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1Monsieur, ce jourd’hui, à neuf heures du matin, revenant mon
2nepveu et moy de voir monsieur de La Mante à la citadelle,
3avons trouvé ici votre dépêche du IXe, que monsieur de
4Mandellot nous a mandé et mon nepveu de La Coste
5revenant de la court, par lequieul ai bien voulu respondre
6à la vostre susdite, vous ayant escript despuis le partement
7du laquai de monsieur de Rousset par monsieur le général
8Grolier. Or, Monsieur, je loue Dieu de votre bon pourtement
9et de cellui de madame de Gordes et de mes nepveus
10et niepce. Nous en sommes de mesmes, Dieu graces,
11et mon nepveu se ranforse de jour à autre et repose
12est ici malade, nous en avons heu à Jaunages, tout
15ce qui est demuré hors le muletier qu’ai prins en
16ceste vile. Je y mandis hier ma lictier[e] pour voir s’ils
17estoint en disposition de pouvoir marcher, mais il y a
18bien de la pitié pour enquores. Sans recheutes
19dans huit ou dix jours, il y aura quelque moien.
20Bref nous fairons la guerre à leiul. Bien prétandons
21nous pour toute ceste sepmeine aller à Saint-Prie pour deux
22ou trois jours et puis à Jaunages, sans aller ny à Mures
23ny au Columbier. Je vous veulx bien dire que avant hier,
24Grasset s’en alla sans dire mot et sans aucune
25occasion sinon de poltronerie qui le conduira au gibet,
26ayant prins ung escu dans la bourse de monsieur de
27Chaponai qu’il avoit obliée le matin au chevet de son
28lit et ne l’en subsonnet lors point, sinon quand il a esté
29parti, et aiant le dit Chaponei de près advisé à son conte,
30il c’est certeinement aperceu qu’il lui avoit esté prins.
31Nous avons recouvré un autre laquai en son lieu, quy
32de mesmes. Toutesfois, il dit avoir heu son congé. De vray,
34il en avoit deux, et est de Lagni près de Paris,
35jeune comme le mien. Il nous a dit les mesmes
36nouvelles de Provence que m’escripviés, mesmes de messieurs
37[v°] de St Sernin et de La Coste, qui estoint à Sault, et que monsieur
38de Cabanes estoit entièrement guéri, dont loue Dieu.
39Il nous a dit en oultre la mort de Lioux, ayant
40leissé sa fame enseinte et bien malade. Je vous
41envoie celle que monsieur de La Roche m’a escript,
42par où verrés comment il se trouve court d’argent,
43oultre que monsieur de Roissy se rend difficile à me
44paier ma pancion ; à quoy, à mon advis enfin ne peult
45gaigner que le temps à tout événement. Monsieur, si
46vous trouvés bon par le paieur de votre compagnie ou
47autre vous faire fournir cinq ou six cens livres à mon
48nepveu en ceste ville, me samble n’en seroit que bon ;
49et en recepvant cella, je ne larrai à l’advenir,
50en ayant besoing, lui en fournir le plus que je pourrai. La despance,
51comme pouvés pancer, n’a pas esté petite icy,
52vous assurant bien que, à mon grand regret, je vous en
53importune, oultre que pour ce n’en debvés vous incomoder,
54car nous aurons peult-estre mieulx dellà que n’espérons.
55Je remets toutes autres particularités à mon nepveu
56de La Coste, mesmes de la santé de mon nepveu,
57Gordes ausy, quy me gardera en escripre et vous faire
59ceste plus longue, si n’est pour me recommander très humblement
60à vous bones graces et celles de madite dame et
61du reste de votre compagnie, priant Dieu vous donner,
62Monsieur, en santé contante vie. De Lion, ce XII
63aoust 1572.
64Votre à jamais très humble et
65très obéissant frère
66De Simyane
67Monsieur, notre houtesse, à la quielle avons beacop dobligation,
68desireroit avoir de vous une sauvegarde bien ample pour
69sa maison de Granges de La Coste St André, suivant ung mémoire
70que pour cest effait elle a fait dresser et que vous
71envoie. Sil vous plait par votre première depeche
72nous lenvoierés ici avec letres à ses fins au
73chatelein et consuls de La Coste. Jay fait parler
74par Chaponai au paieur de votre compagnie qui en
75fournira aiant mandement et vous ce que vous
76plarra. Vous verrés coument monsieur d’Hourches
77ne peult tarder destre ici dans dimanche ou
78lundi prochein. Je croy que nous ne partirons dici
79devant ce temps pour avoir ce bien que de
80le voir ; et cepandant mon nepveu se ranforse
81demeurerons moings à St Prie et Jaunages.
83Je ne vous ay jamais tenu propos par qui vous
84desireriés que mon nepveu feut presanté
85à leurs magestés. Par votre première sil vous
86plait en toucherés ung mot.